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XVI
LES FLAGELLANTS

dire, afin que je puisse penser aux supplices qui me sont réservés et accoutumer mon esprit à l’idée de nouvelles tortures célestes.

» N’oubliez pas votre petite cravache. Faut-il que j’en apporte une moi-même ?

» S’il ne dépendait que de moi, cette lettre ne serait jamais terminée, mais je finirais par vous ennuyer.Vous écrire est une grande joie pour moi.

» Je mets ma tête sous vos pieds, que je sens sur ma figure, piétinant mes joues avec vos talons. Je sens votre main étreindre et déchirer ma chair, puis vous me pincez. Votre main cingle vivement mes deux joues, cependant que je suis à genoux, mes bras atrocement liés derrière mon dos par des courroies qui me blessent. Je sens la mèche mordante de votre fouet me couper la peau à de longs intervalles pour que votre plaisir dure plus longtemps, et les larmes coulent sur mes joues, malgré tous mes efforts, car pour me punir de vous aimer trop, vous arrachez la toison qui cache mon sexe. Chaque fois, je dois vous dire : « Merci, maître ! » Si j’oublie,votre main chérie me giflera, aussi durement que possible et toujours mes yeux, doux, tendres, obéissants, sont rivés aux vôtres.

» Je suis votre esclave patiente et soumise,

» Louise. »