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LES FLAGELLANTS

adressé à mon mari, le comte de X…, l’invitation que voici.

La proxénète comprit le quiproquo, et comme elle était bien avec la préfecture de police, à qui elle rendait des services, elle essaya d’éviter le scandale, elle expliqua à la mère que toutes les demoiselles qui étaient au salon étaient des actrices et que… que… c’était une invitation pour hommes et non pour femmes ; l’aventure en resta là.

Un autre moyen tout à fait nouveau est employé par une vieille garde, de celles qui se vendent mais ne meurent jamais.

Elle adresse la lettre suivante à un certain nombre d’hommes du monde :

Monsieur,

Une malheureuse jeune fille, musicienne distinguée, douée d’une jolie voix, vient d’être abandonnée par sa mère. Son père, un misérable, ce nom est encore trop doux pour qualifier sa conduite, veut la séduire ; elle a résisté jusqu’ici, mais le pourra-t-elle longtemps ?

Elle est appelée à un avenir magnifique, elle vous a remarqué et vous aime ardemment, elle a besoin de votre amour pour vivre heureuse et la sauver des griffes de ce satyre.

Venez au plus vite.

Louise de Boussy.