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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

l’œil américain, elle sait fouiller un homme sans qu’il ouvre son porte-monnaie, elle a l’aspect sévère, une tenue des plus correctes, on jurerait une gouvernante de bonne maison, elle est complète et inappréciable lorsqu’elle parle plusieurs langues.

Elle a de grandes relations surtout parmi les hommes d’un certain âge, les jeunes présentent trop de danger, ils deviennent collants et cela pourrait gêner la grande cocotte qui a besoin de s’entourer de précautions pour conserver son ordinaire qui fait marcher la maison, tandis que les vieux, à passion pour la plupart, ayant généralement des situations à conserver, sont extrêmement discrets et réservés dans leurs relations, et puis, les vieux, ça paye mieux, et elle n’a pas à craindre les tuteurs, gens très gênants.

Quand, par fantaisie, la grande cocotte suit à pied, l’allumeuse, qui joue le rôle de dame de compagnie, a l’air de veiller avec soin sur le « trésor » qui lui est confié, elle y veille en effet, mais pour choisir le miché, c’est l’allumeuse qui donne la carte de la cocotte, qui débat le prix, qui énumère les plaisirs futurs.

C’est encore l’allumeuse qui fait le coup de téléphone.

C’est l’enfance de l’art, et pourtant c’est absolu-