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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

les préliminaires ne sont pas longs, il y en a d’ailleurs qui ont leurs ordinaires pour un prix fait, invariable, comme le travail.

Quand un homme est connu pour un miché douillard, elles se le disputent, surtout s’il donne une bougie à la bonne, parce qu’elles partagent avec elle.

Il est des rameneuses qui, en dix ans, n’ont jamais amené un homme chez elles, elles vont chez une camarade pour n’avoir pas à payer un hôtel, et réciproquement.

La rameneuse gagne en moyenne huit mille francs par an, sans compter les lapins qu’on lui pose et qui passent par profits et pertes ; ces huit mille francs représentent en moyenne mille clients !

Depuis quelques années les femmes sont plus méfiantes, elles ne se laissent pas attraper facilement, elles se font payer d’avance : pour carotter une roue de derrière ou un demi-sigue en dehors du prix convenu, elles emploient une foule de ruses ; en voici une qui réussit toujours.

Arrivée à la chambre de l’amie, elle commence par faire asseoir son miché, elle ôte son chapeau, déroule ses cheveux, dégrafe sa robe, enlève son corset et ses jupons ; elle reste ainsi en pantalon très court et très décolletée, parce que par un geste imperceptible elle a tiré la coulisse qui fermait sa

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