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LES FLAGELLANTS

disent : « J’ai été cramper avec le dabe d’argent. »

La rameneuse travaille toute la journée ; dès midi, elle descend de chez elle dans Paris ; si en chemin elle n’a pas chargé, elle va au boulevard, du faubourg Montmartre à la Madeleine ; les mardis et vendredis, jours du marché aux fleurs, sont pour elle généralement fructueux. Chaque fois qu’un homme s’approche près d’une bouquetière, elles font mine d’acheter un bouquet de deux sous ; il est rare que l’homme les laisse payer ; alors elles se confondent en remerciements. « Ce sera un souvenir ; oh ! comme vous êtes aimable, monsieur, comme ces fleurs sentent bon ! »

La conversation s’engage. Coût : cent sous ou vingt francs, suivant les besoins du moment ou la générosité du client.

La rameneuse fait aussi les Champs-Élysées, mais à pied ; les chaises qui bordent l’avenue en sont parfois bondées.

Là, le raccrochage est des plus faciles, est sans dangers, les agents des mœurs ne s’y hasardent pas de crainte des gaffes. En effet, les mères de famille y sont confondues, l’homme longe l’allée, et passe la revue du bataillon des toujours-prêtes ; quand il a jeté son dévolu, il prend carrément une chaise et s’installe à côté de celle qu’il convoite. Oh !