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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

grande dame de ce qu’elle a amassé comme petite dame. Mais elle a le spleen ; alors elle se paye des fantaisies, elle réunit dans un dîner splendide les hommes qui l’ont aidée dans ses spéculations, elle tient à voir en général ceux qu’elle a connus en particulier ; alors, en avant, les souvenirs de jeunesse !

Il y a plusieurs genres de ce qu’on est convenu d’appeler la cocotte ; comme il y a fagots et fagots, il y a également une infinité de manières de travailler, suivant les goûts des clients.

La rameneuse, c’est la boulevardière, qu’on appelle Beurre-demi-sel lorsqu’elle est mûre pour les boulevards extérieurs, pour retourner d’où elle est partie, pour dégringoler de l’Olympe au Marais.

La rameneuse a un chez elle, mais presque toujours en meublé, soit qu’elle habite dans une maison particulière, où d’anciennes filles retirées de la circulation louent des chambres, soit que ses meubles lui soient loués par un tapissier qui, comme garantie, garde le logement à son nom jusqu’à payement complet du mobilier, ce qui n’arrive presque jamais ; elle est le plus souvent en carte, soumise à la visite sanitaire. Mais mieux élevées que les pierreuses, quand elles y vont, elles ne disent pas : « Je vais à Montretout ». Elles