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XIV
LES FLAGELLANTS

savourer votre joie féroce quand vous verrez mon sang, et vous me forcerez moi-même à verser du vinaigre sur ma blessure.

» N’est-ce pas que vous voulez bien, maître, que je souffre par vous et pour vous ?

» Pardonnez-moi d’avoir essayé d’échapper à votre influence,je reviens à vous, plus tendre, plus humble, plus soumise qu’avant. Faites-moi tout ce que vous voudrez.

» Vous verrez, maître, tous mes efforts pour vous satisfaire, pour que votre joie soit complète, et alors vous me permettrez de vous baiser la main. Les traces de vos mains sont encore sur ma chair ; mes bras sont encore pleins de bleus.

» Pardonnez-moi ma mauvaise écriture. La prochaine fois, je ferai mon possible pour la rendre plus lisible, mais aujourd’hui je suis trop nerveuse, j’ai trop soif de vous.

» Si vous le désirez, s’il vous plaît que je lise les livres dont vous m’avez parlé, je le ferai avec joie. Mais je voudrais que vous ne fassiez que ce qui peut satisfaire vos désirs et vos caprices et que vous ne fassiez rien pour m’être agréable.

» La seule récompense d’une esclave est que son maître aimé et respecté la trouve digne de souffrir pour lui et pour son plaisir.

» J’essayerai aussi de ne pas penser à moi quand