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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

grosse besogne car il les faut jeunes, boulottes, petites et assorties, brunes, blondes, rousses et châtaines, au nombre de vingt, quatre par pupitre. Quand le personnel est complet, elle le convoque, la veille de la grande séance, pour la répétition générale.

Au vestiaire, une soubrette les habille uniformément, bas noirs, robe courte en cachemire noir, montante, serrée à la taille par une ceinture en cuir fauve ; ensuite un coiffeur tresse leurs cheveux en nattes nouées par des rubans de diverses nuances — point capital, pas de pantalons !

Ainsi attifées, l’illusion est complète.

Chacune se place à son pupitre, et la répétition commence, Sarah fait la leçon :

— Mesdemoiselles, demain, vous entrerez en classe à neuf heures, sur vos pupitres il y aura des livres classiques et tout ce qu’il faut pour écrire, vous paraîtrez absorbées dans vos études, et vous ne lèverez pas la tête quand la porte s’ouvrira pour la personne qui viendra vous interroger, répondez n’importe quoi, même par une bêtise, mais ne restez pas muettes, surtout gardez-vous de rire à la vue de votre maîtresse.

Dès la première heure, des ouvriers viennent accrocher au fronton de la grille, extérieurement,