Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
117
ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

l’amour qu’elle croyait probablement plus facile, elle s’avança, souriante jusqu’au fond de son boudoir. Là, elle s’arrêta, elle prit une flèche de son carquois et elle la mit avec un geste indéfinissable sur son arc d’or. Mais, avant de viser, elle hésita ; à ce moment, quelques voix se firent entendre, des fervents applaudirent, mais l’amour était démonté et l’artiste blessée au cœur.

Il était curieux de voir avec quelles figures agitées, avec quels yeux ardents, toutes ces femmes suivaient leur amie, et quelles joies sourdes se mêlaient,quand elles s’aperçurent que la débutante faiblissait, à leurs applaudissements de condoléances.

À l’issue de la représentation, un de mes amis me disait : « Quoi, c’est la femme au luxe proverbial, aux voitures et aux attelages princiers, aux toilettes ducales ! Et la grâce ? Et la fo…o…orme ?

Qu’en font donc tous les Bridoisons de l’aristocratie financière ? Je comprends à présent les odeurs de Paris. »

Gestes contraints, désinvolture flasque, voix peureuse, accent déplorable, triste exhibition qui faisait regretter le parascenium antique.

Si l’amour était ainsi fait, il n’eût perdu ni Troie, ni Eurydice.

Portrait peu flatteur, mais encore au-dessous de