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LES FLAGELLANTS

fut rappelé à Madrid, mais avant de partir, il la recommanda à un banquier juif qui habitait Berlin. Il l’emmena dans cette ville où elle acquit rapidement une grande réputation par ses talents et sa souplesse à se plier aux exigences des passionnés.

Marie était une femme à tout faire, elle avait érigé en principe, la fameuse maxime de Mlle de Raucourt : « Chez la femme, tout est vase légitime », elle connaissait l’histoire de cette danseuse de l’Opéra, qui était constamment enceinte ; un jour, devant la célèbre Taglioni, on la plaignait en demandant : comment cela se faisait ?

La Taglioni répondit :

– Une souris qui n’a qu’un trou est bientôt prise.

Pour ces raisons elle était très recherchée, et pour elle aussi ; elle ne travaillait pas pour des prunes, ce qui fit que quelque temps plus tard, elle revint à Paris à la tête d’une grosse fortune.

On pourrait penser qu’elle se retira sous sa tente, point, ce n’était pas une femme à dételer, c’était une femme de tempérament, une outrancière !

Elle fit la connaissance d’un grand seigneur russe, un vieux diplomate qui avait toutes les passions ; mais, comme dit le proverbe : « Ils veulent t’bien, mais ils ne peuvent t-pas » ; elle n’était pas em-