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LES FLAGELLANTS

Pas embarrassée pour si peu, elle accepta l’hospitalité chez un peintre célèbre qui voyageait avec eux depuis six mois ; elle revint à Paris et devint le modèle de l’artiste. Malheureusement, si elle était un modèle au point de vue de la perfection du peintre, ce n’était pas un modèle de vertu ; elle abandonna son peintre pour un comédien. Cette liaison prouve bien le cœur de la femme.

Son nouvel amant n’était plus jeune,il n’était pas beau, il était brutal, il manquait complètement de talent, malgré cela,elle resta avec lui pendant deux ans, deux siècles !

Un jour, elle disparut, vers 1845, elle tenait un magasin de gants et de parfumerie, passage de l’Opéra. La police d’alors n’était pas tracassière, il est vrai de dire que les gantières étaient moins nombreuses qu’aujourd’hui ; elles pouvaient travailler en paix. Il faut croire qu’elle avait la pointure des clients, car elle en avait une quantité et aurait pu dire avec orgueil, comme Alphonse du Gros-Caillou : « Tous sortaient contents de chez moi ».

Un soir, un grand seigneur espagnol, ancien ministre des finances, entra chez elle, il fut si charmé qu’il y revint. Bref, il lui fit comprendre que le métier qu’elle exerçait ne la conduirait pas à l’obtention du prix Monthyon ; il la décida à accepter