Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/194

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
92
LES FLAGELLANTS

se faire appeler Émilienne d’Alençon ou Liane de Pougy.

Ces temps derniers, au marché aux veaux que dans le monde entier, on connaît sous le nom de Moulin-Rouge, claquedent aussi célèbre aujourd’hui, qu’autrefois l’était le bal Mabille, ou la Closerie des lilas, un quadrille échevelé était fort en vogue, il ne faisait pourtant pas oublier le fameux pas de Chicard dans les chameaux en détresse et la tulipe orageuse, ni les illustres clodoches et la belle Normande ; ce quadrille était dansé par quatre femmes qui se faisaient vis à vis : la Goulue, Grille d’Égoût, la Môme Fromage, et la Môme Caca.

C’était sale, ignoble, dégoûtant, sans esprit, mais ce quadrille avait le privilège d’attirer la foule, hommes et femmes ; chaque soir, les vieux marcheurs et les jeunes vannés, venaient se repaître à la vue de ces orgies d’épaules, de cuisses, de fesses et de tétons.

Les vieux, comme le savoyard, mangeaient leur pain à la fumée et les jeunes attendaient l’inspiration, qui ne venait que rarement.

La Goulue, grande, forte, déhanchée, pour ainsi dire désarticulée, par son audace,ses gestes canailles montrait tout, même ce qu’elle nommait son prospectus. Un jour qu’elle était plus en verve qu’à l’ordinaire le père la Pudeur, pas M. Bérenger, lui dit :