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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

La vicomtesse va nous le dire :

Le noble duc se déshabillait entièrement, il revêtait son habit noir surchargé de décorations exotiques, il se chaussait de chaussettes en filoselle de soie, à jour, et d’escarpins vernis ; dans cet équipage, il enfourchait un grand cheval mécanique.

Hortense n’avait pour tout vêtement qu’une élégante veste de postillon garnie de rubans multicolores, tout comme Montaubry dans le postillon de Lonjumeau, elle tenait dans sa main droite un fouet, à lanières de buffle.

Aussitôt que le duc mettait son cheval en mouvement, au moyen d’une manivelle, elle se mettait à cingler vigoureusement.

Ils faisaient ainsi cinq ou six fois le tour du salon,il était alors à point, il descendait de cheval et Hortense, à son tour, remplissait le rôle de la jument.

Ce n’était pas difficile, mais pour arriver au résultat espéré et attendu, il fallait qu’elle frappât à la même place, ce qu’elle ne manquait pas de faire avec soin, car les cris de douleur qu’elle arrachait au duc, dans son esprit, la vengeaient des humiliations et des dédains que ce grand seigneur lui faisait subir chaque jour.

Gras de Côtelettes, voilà un nom qui n’est guère poétique, c’est toutefois moins ambitieux que de