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LES FLAGELLANTS

— Toi, il te le fourre ailleurs.

Emporté par un accès de colère, sous cette insulte, il flanqua à Hortense une gifle formidable.

Elle la lui rendit et une bataille s’engagea ; sans réparer le désordre de sa toilette, elle descendit rapidement l’escalier, sauta dans un fiacre qui passait à vide, et se fit conduire chez M. de M… Ce dernier qui ne s’était pas aperçu de la disparition de son portefeuille, se disposait à sortir ; il fut fort étonné de la venue d’Hortense, et il le fut encore davantage quand, sans mot dire, elle lui remit le fameux portefeuille.

Il le prit, l’ouvrit, s’assura qu’il ne manquait aucun papier, puis il enferma tranquillement sa maîtresse et courut chez son frère adultérin, sans toutefois lui raconter l’aventure.

Il ne rendit la liberté à Hortense que lorsque le dernier acte du coup d’État fut joué.

Si les petits effets produisent de grandes causes, les grandes causes peuvent, en revanche, avorter par de petits effets. Sans la malencontreuse gifle, peut-être n’aurions-nous pas eu le coup d’État du 2 Décembre.

Mais que pouvait donc bien faire la belle Hortense à ce raffiné de plaisirs, pour qu’il tienne tant à elle, malgré ses frasques retentissantes connues du tout Paris mondain ?