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IX
ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

facilement comprendre que cette singulière passion ne peut guère fleurir dans les rangs des professionnelles ».

« Maître,

» Le lendemain du jour où je suis devenue votre esclave, je vous ai écrit une lettre de douze pages vous racontant mes rêves de folles tortures, rêves éclos pendant lesquels je vous souhaitais mille fois plus cruel que vous ne l’êtes.

» Et alors, je réfléchissais et je tâchais de vous oublier, et ne plus jamais revenir à cette volupté. J’ai brûlé la lettre, et j’espérais que vous ne m’écririez plus, que je pourrais être forte.

» Mais je ne le puis. Je reviens à vous. Faites de mon corps ce que bon vous semblera, mais mon rêve est que vous ne voyiez en moi qu’une esclave et rien d’autre : c’est-à-dire une créature que toujours vous ferez souffrir cruellement.

» Je vous vois maintenant comme dans une vision ; vos yeux ont la même expression que dans le fiacre, me forçant à vous fixer, me le disant brutalement.

» Et alors, quand je viens à Paris, il ne faut pas me recevoir dans un appartement si luxueux — pour une esclave l’endroit le plus ignoble est trop bon – mais dans un hôtel ordinaire. Alors, vous déjeunerez – je peux arriver à onze heures – et