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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

À ce moment, elle s’éveilla. Les deux hommes s’habillèrent et partirent gravement.

Elle ne leur pardonna jamais.

Mlle A… D… est mariée à un homme jeune ; les femmes de son tempérament ne désarment que par la mort. Mais pour réparer sa vie passée, elle a juré de lui être fidèle ; pour tenir son serment, elle a trouvé un moyen.

Elle habite un splendide appartement place Blanche.

Un de ces derniers matins, le commissionnaire qui stationne habituellement au coin de cette place et de la rue Fontaine vit une fenêtre au quatrième étage s’entr’ouvrir, et Mme de V…, autrefois Mlle A… D…, en toilette du matin, apparaître dans l’encadrement.

Elle fit signe au commissionnaire ; celui-ci s’empressa de monter. Elle lui remit un petit paquet, en lui disant simplement : « Pour vous. »

L’Auvergnat, intrigué, revint à sa place et s’empressa de développer le paquet.

À sa grande stupéfaction, il contenait une saucisse de Francfort enveloppée dans du papier de soie, puis, à part, dans un autre papier, vingt-cinq centimes.

Il flaira la saucisse ; la chair en était rose et appétissante, elle exhalait un doux parfum, séduisant,

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