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LES FLAGELLANTS

il était tout à la tendresse. Le champagne aidant, à un moment donné, elle dit au prince :

– Vous voulez… ma clef ? Soit, j’y consens, mais j’ai une fantaisie.

– Laquelle ? Parlez ?

– Je voudrais vous voir monter un escalier sur un tapis en or.

Le prince réfléchit un instant, puis il répondit :

– Soit, ma chère,vous serez satisfaite.

Le tout Paris viveur a connu le charmant nid de cette grand prêtresse de l’amour à tout faire, Il était situé rue Taitbout (un nom de circonstance) ; on accédait à son appartement par un escalier particulier.

Le lendemain du souper des fiançailles, il fut convenu qu’elle irait au bois comme de coutume, vers deux heures, au lieu de cinq, afin de donner au prince le temps d’exécuter la convention.

À peine Mlle A… était-elle sortie que le prince Paul Demidoff arrivait ; il s’était fait précéder de quatre de ses domestiques, porteurs, chacun,d’un énorme sac sous lequel ils pliaient.

Les sacs étaient pleins de louis.

Ils en couvrirent le tapis de l’escalier en les rangeant méthodiquement les uns contre les autres.

Quand ce travail fut terminé, les quarante-deux