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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

messe dans la chapelle du château des Tuileries et à se confesser à Mgr Baüer.

B… de A… était alors une blonde opulente, les aimant tous, les aimant toutes, la vraie sœur de charité de l’amour féminin ou masculin.

Le jour et la nuit elle était prête. En dehors de son domicile habituel, elle possédait un buen retiro, rue Rossini, en face les écuries du baron Alphonse de Rothschild. Il était composé d’une cuisine, d’une salle à manger et d’une chambre à coucher,tendue de velours bleu ciel, agrémenté de grecques de velours rouge tendre.

Son appartement officiel était pour ainsi dire son cabinet d’affaires, celui-là était destiné au délassement de l’esprit si ce n’est du corps !

Marguerite Rigolboche, Marie Pellegrin, Prelly Armandine, les dames du Théâtre et celles de la Ville s’y donnaient de fréquents rendez-vous, et après le déjeuner, dans le costume d’Eve, elles se livraient aux plus doux ébats pour leur compte personnel. Pas de voyeurs !

Une nuit, il prit fantaisie à Blanche de coucher avec Colbrun. Celui-ci jouait les queues rouges au théâtre du Châtelet, il était petit, laid, couvert d’écrouelles, dégoûtant en un mot ; pour avoir une semblable fantaisie, il fallait avoir le goût du pourri.

Au lieu de l’emmener rue Rossini, elle l’emmena