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LES FLAGELLANTS

et qui est aussi légendaire que la Passion de Jésus-Christ, malgré qu’elle fût bien différente. Cette passion étrange consistait à faire manger à la femme une certaine quantité de pralines, et aussitôt à lui administrer un purgatif violent ; il attendait patiemment à l’orifice que les dragées sortissent, puis il les avalait avidement, en faisant claquer sa langue, comme s’il dégustait un verre de fine champagne.

On l’avait surnommé Cucu-pralines.

Il se vantait d’éprouver une jouissance céleste, en respirant l’odeur de seau hygiénique qui masquait celle de la vanille.

Que mes lecteurs ne se pénètrent pas de cette idée, que cette passion est due à mon imagination. En 1866, il se jugea à la Cour d’Assises de la Seine, un procès qui eut peu de retentissement, j’ignore pour quelles raisons, mais dont les débats révélèrent des détails monstrueux.

La famille de S… A…, liée intimement avec l’impératrice Eugénie, je crois même que le père était attaché à la Cour impériale, avait deux enfants, une petite fille de dix ans et un petit garçon de onze ans ; la mère, mondaine et frivole, laissait ses enfants sous la surveillance de sa femme de chambre, nommée Louise Molyb, et de son valet de chambre Philippe Leroy, ce dernier était l’amant de Louise.