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LES FLAGELLANTS

il mangea et but largement. Vers huit heures, elle pria ses convives d’aller faire un tour jusqu’à dix heures, heure à laquelle on souperait.

L’amie qui avait fait manger Callias, vexée, en sortant, prit le bras du pauvre garçon et lui proposa de l’emmener dans un bon cabaret. Là, elle commanda un dîner épatant : une salade de haricots avec des harengs saurs. Callias en mangea d’une façon effroyable et but tant et tant que, vers neuf heures et demie, il était complètement saoul.

Ils prirent une voiture, et à dix heures sonnant, ils revenaient chez Mlle D… R…

Il s’assit sur le canapé, et, sans doute que les haricots faisaient mauvais ménage avec le picolo, car à peine était-il installé qu’il lançait un renard formidable sur le tapis d’Orient. — Tu ne pouvais donc pas aller dégueuler plus loin ? lui dit, furieuse, la maîtresse de la maison.

— De quoi te plains-tu ? dit majestueusement Callias. Tu nous a donné à dîner ; j’ai pas attendu huit jours pour te le rendre, avec des haricots en plus, et assaisonnés au vin par-dessus le marché.

Puis il sortit, pendant que les bonnes amies se tordaient de rire et que la bonne ramassait un à un les fameux haricots.

Étant au théâtre, elle fut engagée par un impre-