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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

dame, il lui fallut un mois et plus pour se rétablir de… l’émotion qu’elle avait éprouvée.

Quand elle racontait l’histoire à ses amies, elle disait :

— Je sais bien que Kalil est un des plus grands dignitaires de son pays, un Pacha à trois queues… mais me donnerait-il cent mille francs, que je ne voudrais pas passer une pareille nuit !!!

Il lui arriva, un jour, une bien bonne aventure.

Elle voulait pendre la crémaillère, afin que, en invitant quelques-uns de ces petits jeunes gens qui paient leurs dîners par quelques lignes d’éloges qu’ils glissent subrepticement dans les échos des journaux à femmes, elle puisse avoir un regain de réclame. Mais elle était tiraillée entre l’amour propre et l’avarice ;à force de chercher, elle trouva un moyen terme.

Elle invita deux ou trois bonnes langues de ses amies et deux de ces petits jeunes gens, des punaises d’encrier, comme il en pullule dans la presse actuelle. Pour tout menu, il y avait un potage, du lapin et une salade. Au beau milieu du repas, un vigoureux coup de sonnette retentit. On alla aussitôt ouvrir. C’était Hector de Callias. Son premier mot fut celui-ci : — J’ai faim. — Ah ! il n’y a rien, dit-elle. — Donnez-lui toujours quelque chose, dit une des amies. Tout en rechignant, elle le fit servir ;