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LES FLAGELLANTS

même très bien, il était plus qu’en forme. A son tour, il devint pressant, si pressant qu’il quitta brusquement les convives en emmenant la belle brune.

Dans la voiture, elle eut toutes les peines du monde à lui rappeler qu’il était un grand seigneur, et qu’il ne devait pas se conduire comme les amoureux sans domicile, qui prennent un fiacre pour abriter leurs amours passagères.

Enfin, à deux heures du matin, ils étaient couchés. Quelle séance, Messeigneurs !… Le matin,vers dix heures, la femme de chambre entra, sur la pointe du pied, apportant le traditionnel chocolat, pas de la Compagnie Coloniale, le chocolat du Planteur ; elle trouva sa maîtresse à moitié morte, gémissante, étendue presque nue sur le tapis.

La vue de la femme de chambre ranima Kalil, il sauta à bas du lit sur elle, pour lui prendre le… chocolat des mains ; elle se mit à pousser des cris terribles, à ses cris, le valet de chambre accourut, mais, à la vue de l’état du Pacha, il s’enfuit épouvanté,se souvenant de la légende des mœurs turques.

On courut chercher Thévenet, qui fit mettre son client au bain, puis il lui administra une médication vigoureuse ; quelques heures plus tard, il était revenu à son état normal de Pacha vanné, il s’en ressentit d’ailleurs le restant de sa vie ; quant à la