Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/158

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
LES FLAGELLANTS

Coiffée de bandeaux à la vierge, ses longs cheveux noirs, aux reflets bleus et ses longs cils voilaient l’éclat de ses yeux, et donnaient à son visage un air de candeur incomparable.

On eût dit une vierge pudique, et non une future prêtresse du sadisme.

Des Variétés, elle passa à l’Odéon, on la vit au Gymnase, puis elle partit en tournée en Amérique.

Depuis son retour, elle a renoncé au théâtre, ou le théâtre a renoncé à elle. Elle écrit !

Signe particulier,qui aidera à la faire reconnaître.

Les mauvaises langues, qui ont eu le plaisir de partager ses faveurs, affirment qu’au moment psychologique, elle témoigne sa satisfaction par une musique qui a fait la gloire d’Armand Silvestre.

Une nuit, un prince, le prince de G…, lui avait demandé l’hospitalité qui n’avait rien d’écossais.

Elle ne cessait de lui dire : « Prince, êtes-vous satisfait ?»

— Non, répondit le prince, je m’en vais, car je craindrais de m’enrhumer.

— Pourquoi ?

— Ce bruit de castagnettes, dont je n’ai pas l’habitude, m’agace horriblement ; vous devriez, ma chère, vous réserver aux Espagnols ! ou bien vous résigner à habiter sur une plage !…

— Je ne comprends pas !