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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

n’était éclairée que par une bougie placée dans la tête du mort, et dont la lumière sortait des yeux, tamisée par le verre. J’ai vu bien des choses dans ma vie, mais j’avoue que jamais je n’ai rien vu de plus effroyable, de plus terrifiant. Elle m’invita à m’asseoir sur une pile de coussins, puis elle se déshabilla entièrement nue, elle me donna une cravache en baleine, s’agenouilla sur la chaise longue, devant la tête de mort, elle joignit ses mains comme une dévote qui va prier. Alors, elle me dit de la frapper sur les fesses, sur les reins, ce que je faisais mollement, car j’avais peur : « Frappe donc, hurlait-elle, frappe donc, tu vois bien qu’il me regarde, qu’il m’attend, qu’il me veut ». Je frappais plus fort, inconsciemment. Alors, dans un spasme suprême, elle s’écria : « À toi ! » puis elle resta inerte. La lumière s’éteignit, parce que la longueur de la bougie était calculée sur la durée de la séance.

J’attendis son réveil en silence, ce ne fut pas long. Elle me donna cent francs, en me disant :

« À la semaine prochaine ».

Voilà, mon vieux Sapin, la conclusion de ton histoire. Tu vois qu’elle n’est pas banale.