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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

— Je sortais de faire une huitième, et j’attendais à la porte du cimetière pour taper les parents du machabé, lorsque je vis sortir une femme qui dissimulait un paquet sous son manteau. La prenant pour une voleuse, je lui demandai ce qu’elle portait là ; sans se troubler, elle me montra son sac de velours, elle s’éloigna, et je repris ma faction. Quelques instants étaient à peine écoulés, qu’elle revenait sur ses pas et me disait :

— Voulez-vous me rendre un service, vous serez largement récompensé ?

— Volontiers, madame, si je le peux.

— Eh bien, venez chez moi, rue de Saint-Pétersbourg, n° 127, ce soir, à neuf heures. Vous demanderez Mme de X… Venez dans votre tenue professionnelle.

Singulière idée, pensais-je en moi-même, enfin j’irai. Les femmes sont tellement capricieuses qu’il faut, comme dit la chanson, s’attendre à tout pour ne s’étonner de rien.

À l’heure dite, je me rendis à l’adresse indiquée. Ah ! mes amis, quelle chouette maison, un palais, un escalier en marbre à rampe en fer forgé ; les marches étaient couvertes d’un épais tapis d’Orient. À l’entresol, je sonnai. Une jolie soubrette vint m’ouvrir, mais en me voyant elle recula en jetant un cri d’épouvante :

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