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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

Ce supplice de tous les jours atteint le comble de l’héroïsme. Jusqu’à l’âge de vingt ans, elle ne se couchait, qu’après avoir entouré ses pieds et ses chevilles de bandages serrés.

Elle dédaigne l’émaillage.

L’émaillage n’est pas, comme on le croit, un maquillage perfectionné.

Les femmes qui attrapent la patte d’oie, supportent l’opération suivante : on leur pratique des incisions à la peau et on y injecte des liquides, qui pénètrent les tissus, les gonflent et remplissent les vides.

Il existe des émailleuses célèbres, pour hommes et pour femmes.

Elle emploie un moyen plus efficace.

Ce n’est pas une petite affaire, le cou s’allonge et se raidit insensiblement chaque jour, l’horrible patte d’oie s’empare des tempes, des fils d’argent, émaillent sa chatoyante chevelure.

Que d’art, que de patience, que de soins il lui faut, pour retarder la ride qui arrive par le train rapide et réparer les désastres de la soixantaine.

Chaque soir, en se mettant au lit, elle applique sur son visage deux tranches de bœuf cru — le cuissot de bœuf est préférable — pour empêcher sa peau de se faner ; mais cette opération efface les couleurs du teint, il faut les ramener ; pour cela