Page:Charles Virmaître - Les Flagellants et les flagellés de Paris.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE III
— La baronne d’Ange. — Le prince de Bismarck. — Étrange aventure. — La femme à la tête de mort


Angèle Bardin, dite baronne d’Ange[1], tout Paris connaissait cette femme qui se conduisait si mal et qui conduisait si bien.

Chaque jour elle sortait dans son milord attelé de deux orloffs noirs superbes ; elle menait elle-même avec une crânerie et une maëstria que le sourire insolent des passants n’abaissait point. Elle suivait la foule des équipages, aussi peu gênée sur son siège que sur les canapés de son hôtel de la rue Saint-Georges. On se la montrait du bout du doigt : « La baronne qui passe. » D’autres lui refusaient un grade et se bornaient à la dire vidame.

Elle paraissait ne reconnaître personne.

  1. Dans une brochure rarissime, parue en 1861, et qui porte pour titre : Paris qui danse, il est question d’une baronne d’Ange, comme une habituée du Bal Robert, alors en grande réputation, impasse du Cadran, boulevard Rochechouart. À la même date, on parle aussi dans les Mémoires de Rigolboche d’une baronne d’Ange.