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LES FLAGELLANTS

exige qu’au lieu de se mettre nu, il la flagelle revêtu de sa blouse et de son tablier de travail, avec ses mains, comme ses vêtements, rouges de sang. La femme aux crabes, ah ! si je pouvais la nommer ? est d’une taille ordinaire, blonde comme les blés mûrs, grasse, son estomac est copieux, et bien des amateurs ne demanderaient qu’à se mettre à table, elle a des hanches superbes et n’a rien à envier à la fameuse Vénus hottentote, mais les soupirants en sont pour leurs frais, elle ne veut rien savoir, et, comme elle est très riche, elle n’a besoin de personne, l’homme, d’ailleurs, n’aurait pas les aptitudes nécessaires pour assouvir sa passion.

C’est une ancienne cocotte, très instruite, qui connaît admirablement les hommes ; du reste, voici comment elle les juge, quant aux femmes, elle en a horreur :

L’Américain arrive en courant, n’enlève même pas son chapeau, n’embrasse pas, ne parle pas, il est silencieux et sentencieux, comme Œil-de-Faucon, de Fenimore Cooper.

Généreux !

L’Anglais a l’air tout penaud, il faut éteindre les bougies, il ferme les yeux, ne demande jamais que cinq minutes d’entretien.

L’Italien fait allumer tous les candélabres, laisse