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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

Ce fut alors un spectacle étrange que celui de ce nègre gigantesque en rut qui s’acharnait sur la femme, furieux de son impuissance, les yeux lui sortant de la tête, sa bouche lippue était couleur de vermillon, sa noirceur formait un contraste avec le satin sur lequel elle se roulait, en proie à une attaque d’hystérie provoquée par son violent désir ; enfin, après s’être tordue, repliée sur elle-même, la face et les membres convulsés, elle resta inanimée.

Le nègre la couvait d’un regard de hyène, s’il avait voulu !…

Mais il n’osait s’approcher d’elle, frappé par une crainte superstitieuse ; enfin, elle remua doucement et reprit ses sens, elle le pria de la plonger dans la baignoire ; une demi-heure après, tous deux se rhabillaient, elle, souriante, lui tendit la main et lui dit : « Merci, tu reviendras dans huit jours ». Jamais, le malheureux nègre ne voulut y retourner ; il reprit son baquet d’olives, et, quand il m’eut raconté cette scène diabolique, il ajouta,pour terminer : « J’avais envie de la manger, mais j’ai eu trop peur ».

Elle fréquente actuellement les abattoirs, où on la connaît sous le nom de la dame aux cent francs ; elle choisit, parmi les tueurs, le plus solidement bâti, celui qui remplira le rôle du nègre, mais elle