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LES FLAGELLANTS

phlétaires de notre époque ; ils ne pourraient s’en servir utilement d’ailleurs, car ceux qui méritent la flagellation forment une trop nombreuse légion.

Il ne s’agit donc que d’analyser cette passion qui consiste à se faire fouetter ou à fouetter de cent manières différentes, depuis l’enfant à qui, singulière anomalie, on cherche à faire pénétrer ses leçons dans la tête en le frappant sur les fesses, jusqu’au vieillard sénile qui trouve dans la flagellation une excitation passagère pour ses sens usés.

La flagellation, à part quelques exemples très rares qui seront cités plus loin, n’est pas, comme on le croit, la cause directe de la jouissance du flagellé ; elle est seulement une préparation pour mettre l’homme ou la femme en état de pouvoir satisfaire sa passion à côté.

La flagellation est pour ainsi dire l’apéritif pour les voluptés amoureuses.

Tous les dictionnaires, au mot flagellation, sont d’une discrétion extraordinaire, cela se conçoit ; ils ne prennent cette expression que dans le sens propre : flageller, fouetter, et c’est tout.

La flagellation est une chose fort simple ; elle ne l’était pas pourtant autrefois pour les forçats des bagnes de Toulon et de Brest qui, pour cause d’indiscipline, étaient condamnés à recevoir par la main du bourreau cinquante ou cent coups de fouet.