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ET LES FLAGELLÉS DE PARIS

Car, ce qui paraît vice immoral et monstrueux pour les uns, paraît tout naturel pour les autres.

Chez l’homme comme chez la femme, la passion n’arrive pas du premier coup à son degré d’intensité ; elle est progressive pour les sens, comme la perversion du goût est progressive pour les estomacs fatigués.

On débute dans la vie par manger de la panade, et on la termine - ceux qui le peuvent - par le potage bisque, les truffes au champagne et le faisan aromatisé de poivre de Cayenne.

Ce titre : Flagellants et Flagellés de Paris évoque l’idée d’un pamphlet, comme savaient les écrire les illustres maîtres Cormenin, Paul-Louis Courier et Claude Tillier, un pamphlet flagellant sans pitié les pourris, les vendus, les voleurs, les traîtres, les renégats, clouant au pilori avec la vigueur et la science de Lucien, d’Aristophane, de Juvénal et de d’Aubigné dans ses Tragiques, les hommes politiques ayant trafiqué de leur conscience, les femmes de leur vertu, de leur amour et de l’honneur de leur mari, en un mot de tous ceux qui se sont fait une litière de leur honneur et de l’honneur des autres.

Le fouet de la satire fait pleurer et gémir ; il déchire les chairs pantelantes et met à nu les plaies saignantes de notre pauvre humanité ; il serait bien lourd à manier pour les mains débiles des pam-