Page:Charles Perrault - Oeuvres choisies, édition 1826.djvu/406

Cette page n’a pas encore été corrigée

En abordant la mer coule majestueux,
Qui, sortant de son roc sur l’herbe de ses rives,
Y roulait, inconnu, ses ondes fugitives.


Donc, quel haut rang l’honneur ne devront point tenir
Dans les fastes sacrés des siècles à venir,
Les Regniers, les Mainards, les Gombauds, les Malherbes,
Les Godeaux, les Racans, dont les écrits superbes,
En sortant de leur veine, et dès qu’ils furent nés,
D’un laurier immortel se virent couronnés.
Combien seront chéris par les races futures,
Les galants Sarrasins, et les tendres Voitures,
Les Molières naïfs, les Rotrou, les Tristans,
Et cent autres encor délices de leur temps.
Mais quel sera le sort du célèbre Corneille,
Du théâtre français l’honneur et la merveille,
Qui sut si bien mêler aux grands évènements.
L’héroïque beauté des nobles sentiments ?
Qui des peuples pressés vit cent fois l’affluence,
Par de longs cris de joie honorer sa présence,
Et les plus sages rois, de sa veine charmés,
Écouter les héros qu’il avait animés.
De ces rares auteurs, au temple de mémoire,
On ne peut concevoir quelle sera la gloire,
Lorsqu’insensiblement, consacrant leurs écrits,
Le temps aura, pour eux, gagné tous les esprits ;
Et par ce haut relief qu’il donne à toute chose,
Amené le moment de leur apothéose.


Maintenant, à loisir, sur les autres beaux arts,
Pour en voir le succès, promenons nos regards.
Amante des appas de la belle nature,