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Le Siècle de Louis-le-Grand


La belle antiquité fut toujours vénérable ;
Mais je ne crus jamais qu’elle fût adorable.
Je vois les anciens, sans plier les genoux ;
Ils sont grands, il est vrai, mais hommes comme nous ;
Et l’on peut comparer, sans craindre d’Être injuste,
Le siècle de Louis au beau siècle d’Auguste.
En quel temps sut-on mieux le dur métier de Mars ?
Quand d’un plus vif assaut força-t-on des remparts ?
Et quand vit-on monter au sommet de la gloire,
D’un plus rapide cours le char de la victoire ?
Si nous voulions ôter le voile spécieux,
Que la prévention nous met devant les yeux,
Et, lassés d’applaudir à mille erreurs grossières,
Nous servir quelquefois de nos propres lumières,
Nous verrions clairement que, sans témérité,
On peut n’adorer pas toute l’antiquité ;
Et qu’enfin, dans nos jours, sans trop de confiance,
On lui peut disputer le prix de la science.


Platon, qui fut divin du temps de nos aïeux,
Commence à devenir quelquefois ennuyeux
En vain son traducteur, partisan de l’antique,