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Et le fond infini de ses inventions.
Ainsi donc qu’à jamais ta main laborieuse
Poursuive de Louis l’histoire glorieuse,
Sans qu’un autre labeur, ni de moindres tableaux
Profanent désormais tes illustres pinceaux ;
Songe que tu lui dois tes traits inimitables,
Qu’il y va de sa gloire, et qu’enfin tes semblables
Appartiennent au prince, et lui sont réservés
Ainsi que les trésors sur ses terres trouvés.
Et vous, peintres savants, heureux dépositaires
Des secrets de la nymphe et de ses saints mystères,
Dont, par votre discours et les traits de vos mains,
Se répand la lumière au reste des humains ;
D’hommes tous excellents, sage et docte assemblée[1],
Qui les bontés du prince ont de grâces comblée ;
De ce roi sans égal vous savez les hauts faits,
Vous voyez devant vous ses superbes palais ;
Allez, et que partout vos pinceaux se répandent,
Pour donner à ces lieux les beautés qu’ils demandent ;
Que là, votre savoir, par mille inventions,
Parle de ses vertus et de ses actions ;
Montrez que de votre art la science est divine,
Et qu’il tire des cieux sa première origine.
Quelques profanes voix ont dit que le hasard
Aux premiers des mortels enseigna ce bel art,
Et que quelques couleurs, bizarrement placées,
Leur en ont inspiré les premières pensées ;
Mais qu’ifs sachent qu’Amour, le plus puissant des dieux,
Le premier aux humains fit ce don précieux ;
Qu’à sa main libérale en appartient la gloire,

  1. L’Académie Royale de Peinture et de Sculpture.