Page:Charles Perrault - Oeuvres choisies, édition 1826.djvu/392

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et le rayon naissant des beaux et des grands jours
Qu’il fera sur la terre au plus haut de son cours.
Oui, du dieu que je sers, les plus sacrés augures,
Par qui l’âme entrevoit dans les choses futures,
Et les divins accords de nos saintes chansons,
Ne sont qu’un vain mensonge et d’inutiles sons ;
Oui, nous allons entrer dans un siècle de gloire,
Oui couvrira de honte et la fable et l’histoire,
Qui, fameux et fertile en mille exploits divers,
Portera sa lumière au bout de l’univers.


Que je vois de combats et de grandes journées,
De remparts abattus, de batailles gagnées,
De triomphes fameux, et de faits tout nouveaux
Qui doivent exercer tes glorieux pinceaux !
Alors, sans remonter au siècle d’Alexandre,
Pour donner à ta main l’essor qu’elle aime à prendre,
Dans le noble appareil des grands évènements,
Dans la diversité d’armes, de vêtements,
De pays, d’animaux, et de peuples étranges,
Les exploits de Louis, sans qu’en rien tu les changes,
Et tels que je les vois par le sort arrêtés,
Fourniront plus encor d’étonnantes beautés ;
Soit qu’il faille étaler sa guerrière puissance
Près des murs de Memphis, de Suze et de Byzance ;
Soit qu’il faille tracer ses triomphes pompeux,
Où suivent enchainés des tyrans orgueilleux,
Qui, sur leur triste front, auront l’image empreinte
D’une sombre fierté qui fléchit sous la crainte,
Et dont l’affreux regard, de douleur abattu,
Du glorieux vainqueur publiera la vertu ;
Où les ours, les lions, les tigres, les panthères,