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C’est là que le héros, las du travail immense
Qu’exige des grands rois l’emploi de leur puissance,
Ayant porté ses soins sur la terre et les (lots,
Ira gouter en paix les charmes du repos,
Afin qu’y reprenant une vigueur nouvelle,
Il retourne aussitôt où son peuple l’appelle.
Ainsi, lorsque mon char, de la mer s’approchant,
Roule d’un pas plus vite aux portes du couchant,
Après que j’ai versé dans tous les coins du monde
Les rayons bienfaisants de ma clarté féconde,
J’entre, pour ranimer mes feux presqu’amortis,
Dans l’humide séjour des grottes de Thétis,
D’où sortant, au matin, couronné de lumière,
Je reprends dans les cieux ma course coutumière ;
Dans ces temps bienheureux de gloire et de grandeur,
Telle doit de votre art éclater la splendeur.
— Là se tut Apollon, et la nymphe ravie
De voir de tant d’honneur sa science suivie,
Se plaignit en son cœur des destins envieux,
Qui remettaient si loin ce siècle glorieux.


Le Brun, c’est en nos jours que l’on voit éclaircies,
Du fidèle Apollon les grandes prophéties ;
Puisqu’enfin dans la France on voit de toutes paris,
Fleurir le règne heureux des vertus et des arts.
Tu sais ce qu’on attend de ces rares génies
Qui, pour connaitre tout, ont leurs clartés unies ;
Et pourquoi désormais la nature et les cieux,
N’ont rien d’impénétrable à leur œil curieux ;
De combien d’Amphions les savantes merveilles,
De combien d’Arions les chansons non pareilles.
Nous ravissent l’esprit par leurs aimables vers,