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Mille exploits inouïs, d’éternelle mémoire,
Se verront dans le cours de sa brillante histoire,
Où tout ce que la fable a jamais inventé,
Aura moins d’agrément, de force et de beauté.
Rien ne peut égaler la science infinie
Des maitres qui peindront, au gré de leur génie,
Ses galants carrousels, ses spectacles charmants,
Ses ballets, ses festins, ses divertissements.
Combien sera la main, noble, savante et juste,
Qui donnera la vie à ce visage auguste,
Où seront tous les traits par qui les souverains
Charment et font trembler le reste des humains !
Que ceux dont le bon gout donné par la nature,
Aime, admire et connait la belle architecture,
Auront l’esprit content et les yeux satisfaits,
De voir les grands dessins de ses riches palais,
Qui, pour leur noble audace et leur grâce immortelle »
Des pompeux bâtiments deviendront le modèle !
Qu’il sera doux de voir peint, d’un soin curieux,
De tous les beaux vergers le plus délicieux ;
Soit pour l’aspect fuyant des longues avenues,
Soit pour l’aimable objet des différences vues,
Soit pour le riche émail et les vives couleurs
Des parterres semés des plus riantes fleurs ;
Soit pour ces grands étangs, et ces claires fontaines,
Qui, de leurs vases d’or, superbes et hautaines,
Et malgré la nature, hôtesses de ces lieux,
Par le secours de l’art monteront jusqu’aux cieux ;
Soit enfin pour y voir mille troupes errantes,
De tous les animaux d’espèces différentes,
Qui, parmi l’univers jusqu’alors dispersés,
Dans ce charmant réduit se verront ramassés !