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À l’auguste grandeur du plus grand roi du monde,
L’homme, en qui tous les arts sembleront ramassés,
Du Tibre glorieux les bords aura laissés ;
Elle verra qu’en vain de ces lieux elle appelle
La science et les arts qui sont déjà chez elle
Sagement, toutefois, d’un désir curieux,
Les élèves iront enlever de ces lieux,
Sous de vieilles couleurs, la science cachée,
Que vainement ailleurs leur main aurait cherchée ;
Et, mesurant des yeux ces marbres renommés,
En dérober l’esprit dont ils sont animés.
Les arts arriveront à leur degré suprême,
Conduits par le génie et la sagesse extrême
De celui dont alors le plus puissant des rois,
Pour les faire fleurir, aura su faire choix.
D’un sens qui n’erre point, sa belle âme guidée,
Et possédant du beau l’invariable idée,
Élèvera si haut l’esprit des artisans,
En leur donnant à tous ses ordres instruisants,
Et leur fera tirer, par sa vive lumière,
Tant d’exquises beautés du sein de la matière,
Qu’eux-mêmes, regardant leurs travaux plus qu’humains,
À peine croiront voir l’ouvrage de leurs mains.


Nymphe, c’est en ce temps que le bel art de peindre
Doit monter aussi haut que l’homme peut atteindre,
El qu’au dernier degré les pinceaux arrivés
Produiront à l’envi des tableaux achevés
Tableaux, dont toutefois l’ample et noble matière,
Que le prince lui seul fournira tout entière,
Encor plus que l’art même aura de l’agrément,
Et remplira les yeux de plus d’étonnement.