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FABLES

TRADUITES DE FAERNE.[1]




Jupiter et le Limaçon.


JUPITER autrefois ayant promis aux bêtes

D’exaucer pleinement leurs premières requêtes,

Le sage et faible limaçon

Demanda que son corps fût joint à sa maison.

Mais, pourquoi se charger de ce poids incommode ?

En quatre mots, il en dit la raison :

Je pourrai me choisir des voisins à ma mode.

C’est un triste et fâcheux destin

Que d’avoir un méchant voisin.



Le Paysan et le Cavalier.


Un paysan portait, sur son épaule,

Un lièvre ayant les pieds passés dans une gaule ;

  1. La traduction des fables de Faerne, par Charles Perrault, a paru en 1699 » un vol. in-12, dédié à l’abbé de Dangeau. La plupart de ces fables ayant été imitées par La Fontaine, auquel, avec raison, Per- rault se reconnaît bien inférieur, nous n’en donnerons ici que quel- ques-unes de sa traduction ; et nous avons choisi les sujets les moins connus, et les seules qui puissent aujourd’hui fixer un instant l’at- tention.