Page:Charles Perrault - Oeuvres choisies, édition 1826.djvu/339

Cette page n’a pas encore été corrigée

Succombe au doux poids de la joie ;
À peine de ses bras pouvait-elle serrer
L’aimable Enfant que le ciel lui renvoie,
Elle ne pouvait que pleurer.

Assez dans d’autres temps vous pourrez satisfaire,
Lui dit le Prince, aux tendresses du sang ;
Reprenez les habits qu’exige votre rang,
Nous avons des noces à faire.

Au Temple on conduisit les deux jeunes Amants,
Où la mutuelle promesse
De se chérir avec tendresse
Affermit pour jamais leurs doux engagements.
Ce ne sont que Plaisirs, que Tournois magnifiques,
Que Jeux, que Danses, que Musiques,
Et que Festins délicieux,
Où sur Griselidis se tournent tous les yeux,
Où sa patience éprouvée
Jusque au Ciel est élevée
Par mille éloges glorieux
Des Peuples réjouis la complaisance est telle
Pour leur Prince capricieux,
Qu’ils vont jusqu’à louer son épreuve cruelle,
À qui d’une vertu si belle,
Si séante au beau sexe, et si rare en tous lieux,
On doit un si parfait modèle.



A MADEMOISELLE***.


En vous offrant, jeune et sage beauté,
Ce modèle de patience,