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REMARQUES.


Le conte de Peau-d’Âne est tiré, comme nous l’avons dit, de la légende de Sainte-Dipne ou Dympne. Nous en allons donner le précis puisé dans Ribadénéira et les autres vieux légendaires.

Il y avait en Irlande un roi païen et puissant, qui avait épousé une très-belle dame, laquelle, en considération de ses belles parties, comme dit Ribadénéira, était singulièrement chérie de son mari. De ce mariage sortit une fille aussi belle que sa mère ; elle fut nommée Dipne, et soigneusement élevée.

Aussitôt qu’elle eut atteint l’âge de discrétion, ayant connaissance de Jésus-Christ, elle se fit chrétienne, résolut de vivre vierge et méprisa les vanités de la cour.

La reine sa mère étant morte, le roi voulant convoler en secondes noces, jeta les yeux sur sa propre fille, ne pensant pas qu’il y eût une autre femme qui approchât de sa beauté. Il lui fit, pour la séduire, toutes sortes de caresses et lui promit tout ce qu’elle pourrait désirer, si elle voulait le prendre pour époux ; mais Dipne répondit qu’elle ne consentirait jamais à un tel inceste. Le roi s’opiniâtra, et déclara à sa fille qu’elle serait sa femme, bon gré mal gré. La jeune fille effrayée demanda quarante jours de délai, et se recommanda à Notre-Seigneur. Cependant son père lui donnait tous les jours des bijoux et de belles robes pour ses noces.

La fin des quarante jours approchant, Dipne consulta un