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REMARQUES.


La morale de ce conte a pour but, comme celle de Cendrillon, de consoler les enfans maltraités de leurs parens, et aussi d’encourager les mœurs hospitalières. De vieilles traditions populaires peuvent en être la source. On voit, dans l’ancienne mythologie, que Latone changea en grenouilles des paysans qui refusaient de lui donner à boire. Mille traits de ce genre se présentent chez les peuples modernes. Les Provençaux racontent qu’un pauvre homme demanda un jour un abri à un villageois qui le repoussa : c’était l’ange de l’hospitalité. Saint Julien, dit l’Hospitalier, reçut un mendiant lépreux dans son lit : c’était Jésus-Christ même. Dans beaucoup de contes de fées, on les voit se travestir sous un costume misérable pour éprouver les gens qu’elles veulent connaître.

Ce conte n’a pas été mis souvent sur la scène, et les pâles essais qu’il a inspirés ont eu peu de succès. Les Fées, de Dufresny, 1697 , n’ont de commun avec le conte que le titre seulement. On peut dire la méme chose des Fées, de Dancourt, 1699. Les Fées, de Romagnèsi et de Procope, 1786, ne sont autre chose que Riquet à la Houppe, arrangé d’une manière un peu musquée.