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RÉPONSE À M. SULLY PRUDHOMME

fois l’accord de la forme républicaine avec la philosophie de Rousseau.

Je prie nos lecteurs, et, avec eux, tous nos amis, je prie même nos ennemis de méditer sérieusement sur les conséquences de ce grand fait : M. Paul Bourget, par l’histoire naturelle et l’histoire politique, M. Sully Prudhomme, par l’histoire naturelle et l’économie politique[1], aboutissent à s’accorder scientifiquement, c’est-à-dire sans intervention de leur volonté, par la nécessité pure de l’évidence, par le seul procédé d’une libre pensée.

Certes, c’est un grand fait, riche d’utiles vérités, elles-mêmes riches d’une infinité d’autres faits nouveaux ! Qu’est-ce, en comparaison, que la déchéance de quelques familles d’aristocrates enjuivés ou de gentilshommes noyés dans la goutte d’eau du parlementarisme ? Cette aristocratie, qui, selon la forte parole du poète, « a trahi son mandat », n’a point d’être réel. Il ne convient que de la nier. Autour du chef de la dynastie capétienne, seules vivent, seules vivront les familles restées fidèles au mandat de leur tradition et de leur fonction. La justice du roi, qu’invoquera le peuple, saura nous délivrer des nouveaux larrons féodaux, qu’ils soient parlementaires ou juifs.

  1. Remarquez les curieuses phrases : « Laisser à d’autres le souci des affaires publiques », « pouvoir confier sa liberté à des sages, affranchir le rêveur de la besogne politique ». N’ayant pas eu le loisir de les commenter, je liens à indiquer pourtant qu’elles montrent que M. Sully Prudhomme aperçoit les déductions politiques à tirer du principe économique de la division du travail.