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LUCIEN MOREAU : APRÈS NEUF ANS

trouve dans l’épilogue d’une étude très pénétrante du « Témoignage de Barrés ».

Jamais peut-être on n’aura fait mieux voir la distinction de l’ordre politique et de l’ordre esthétique ou moral. Reprenant la question qu’avait posée le Prince dans l’audience de Carlsruhe « Et Barrés ? » mais pour rechercher si l’auteur d’Amori et Dolori devrait abandonner la moindre « nuance de sensibilité » le jour où il « conclurait » à la monarchie, Lucien Moreau adressait à l’auteur de l’Enquête cette réponse justement admirée et citée pour sa décision, sa mesure et sa fermeté : « … Exigeant et dur théoricien, vous n’en avez jamais tant demandé. Vous voulez qu’on vous sacrifie nos prétendues libertés politiques, le simulacre d’un rêve. Vous invitez à réaliser plusieurs changements qui paraissent nécessaire. Vous indiquez, sans que personne vous ait réfuté, quels moyens seraient efficaces. Ce sont des moyens difficiles. Mais les autres ne valent rien : les récentes années en font la preuve. Enfin, vous expliquez vos conclusions, mais vous laissez la liberté d’esprit, et vous n’exigez point que nous commencions, comme disent quelques-uns sans rire, par nous réformer nous-mêmes.

« Je vous remercie de m’avoir fait comprendre qu’il faut renoncer à rien améliorer d’important chez nous, — ou restaurer la monarchie. »

Ces derniers mots sont devenus l’un des adages courants de l’Action française.