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avancer dans les routes de la vérité et répandre sur l’âge moderne un lustre égal à l’opprobre que vos visions impriment à jamais sur le dix-huitième siècle.

Nous allons être témoins d’un spectacle qui ne peut se voir qu’une fois dans chaque globe : le passage subit de l’incohérence à la combinaison sociale ; c’est le plus brillant effet de mouvement qui puisse s’exécuter dans l’univers ; son attente doit consoler la génération actuelle de tous ses malheurs. Chaque année, pendant cette métamorphose, vaudra des siècles d’existence, et offrira une foule d’événements si surprenants qu’il ne convient pas de les faire entrevoir sans préparation ; c’est ce qui me détermine à renvoyer au troisième Mémoire la théorie de l’Ordre combiné ou des Séries progressives, et à n’annoncer pour le moment que des résultats généraux ; tels seront l’accession spontanée des Sauvages à l’industrie, et l’adhésion des Barbares à l’affranchissement des femmes et des esclaves dont la liberté est nécessaire pour la formation des Séries progressives ; l’établissement des Unités par toute la terre, comme Unité de langage, de mesures, de signes typographiques, et autres relations.

Quant aux particularités sur l’Ordre sociétaire, quant aux jouissances qu’il doit nous procurer, il faudra, je le répète, user de ménagements pour les annoncer aux Civilisés. Abattus par l’habitude du malheur et par les préjugés philosophiques, ils ont cru que Dieu les destinait aux souffrances ou seulement à un bonheur médiocre : ils ne pourront pas se façonner subitement à l’idée du bien-être qui les attend, et