Page:Charles Fourier Théorie des quatre mouvements 2nd ed 1841.djvu/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trop, par l’inadvertance ou l’orgueil des philosophes, qui dédaignèrent toute étude sur l’Association et l’Attraction ; enfin que les sociétés sauvage, patriarcale, barbare et civilisée, ne sont que des sentiers de ronces, des échelons pour s’élever à un meilleur Ordre social, à l’Ordre des Séries progressives qui est la Destinée industrielle de l’homme, et hors duquel tous les efforts des meilleurs princes ne peuvent aucunement remédier aux malheurs des peuples.

C’est donc en vain, philosophes, que vous auriez amoncelé des bibliothèques pour chercher le bonheur, tant qu’on n’aurait pas extirpé la souche de tous les malheurs sociaux, je veux dire l’incohérence industrielle qui est l’antipode des vues de Dieu. Vous vous plaignez que la nature vous refuse la connaissance de ses lois ; eh ! si vous n’avez pu jusqu’à ce jour les découvrir, que tardez-vous à reconnaître l’insuffisance de vos méthodes et à en chercher de nouvelles ? Ou la nature ne veut pas le bonheur des hommes, ou vos méthodes sont réprouvées de la nature, puisqu’elles n’ont pu lui arracher ce secret que vous poursuivez. Voyez-vous qu’elle soit rebelle aux efforts des physiciens comme aux vôtres ? non, parce que les physiciens étudient ses lois au lieu de lui en dicter, et vous n’étudiez que l’art d’étouffer la voix de la nature, d’étouffer l’Attraction qui est interprète de la nature, puisqu’elle conduit en tous sens à la formation des Séries progressives. Aussi quel contraste entre vos bévues et les prodiges des sciences fixes ! Chaque jour vous ajoutez des erreurs nouvelles à d’antiques erreurs, et chaque jour on voit les sciences physiques