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moindre invention utile au corps social, et qui, malgré les immenses progrès de l’industrie, n’avaient pas même réussi à prévenir l’indigence. Je pris donc à tâche de me tenir constamment en opposition avec ces sciences ; en considérant la multitude de leurs écrivains, je présumai que tout sujet qu’ils avaient traité devait être complétement épuisé, et je résolus de ne m’attacher qu’à des problèmes qui n’eussent été abordés par aucun d’entre eux.

En conséquence, j’évitai toute recherche sur ce qui touchait aux intérêts du trône et de l’autel, dont les philosophes se sont occupés sans relâche depuis l’origine de leur science : ils ont toujours cherché le bien social dans les innovations administratives ou religieuses ; je m’appliquai au contraire à ne chercher le bien que dans des opérations qui n’eussent aucun rapport avec l’administration ni le sacerdoce, qui ne reposassent que sur des mesures industrielles ou domestiques, et qui fussent compatibles avec tous les gouvernements sans avoir besoin de leur intervention.

En suivant ces deux guides, le Doute absolu sur tous les préjugés, et l’Écart absolu de toutes les théories connues, je ne pouvais manquer de m’ouvrir quelque nouvelle carrière, si aucune il en était ; mais je ne m’attendais nullement à saisir le calcul des Destinées. Loin de prétendre si haut, je ne m’exerçai d’abord que sur des problèmes très ordinaires, dont les deux principaux furent l’Association agricole et la répression indirecte du monopole commercial des insulaires. Je cite ces deux problèmes, parce qu’ils tiennent l’un à l’autre et se résolvent l’un par l’autre. On ne peut