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de briller pendant quelques siècles pour s’éclipser bientôt, de renaître pour tomber encore. Si l’Ordre civilisé pouvait faire le bonheur des humains, Dieu s’intéresserait à sa conservation, il aurait pris des mesures pour l’asseoir inébranlablement. Pourquoi donc permet-il que vos Sociétés, après avoir duré quelques instants, soient ensevelies dans les Révolutions ? C’est pour confondre vos savants qui fondent les théories sociales sur leur caprice, tandis que Dieu, moins orgueilleux que les philosophes, ne règle point sur sa seule volonté les lois de l’univers, et se concilie dans toutes ses œuvres avec l’arbitre éternel de la justice, avec les Mathématiques dont la véracité est indépendante de lui, et dont pourtant il suit rigoureusement les lois.

Cessez donc de vous étonner si vos Sociétés se détruisent entre elles, et n’espérez rien de stable sous des lois qui viendront de l’homme seul, sous des sciences ennemies de l’esprit divin qui tend à établir l’Unité sur le Globe comme au Firmament. Un monde privé de Chef unitaire, de Gouvernement central, ne ressemble-t-il pas à un univers qui n’aurait point de Dieu pour le diriger, où les astres graviteraient sans ordre fixe, et s’entrechoqueraient à perpétuité, comme vos Nations diverses qui ne présentent aux yeux du Sage qu’une arène de bêtes féroces acharnées à se déchirer, à détruire mutuellement leur ouvrage ?

Quand vous vous êtes apitoyés sur la chute successive de vos Sociétés, vous ignoriez qu’elles fussent opposées aux vues de Dieu ; aujourd’hui que la découverte de ses Plans vous est annoncée, n’êtes-vous pas