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ment pouvaient-ils s’alarmer d’une avance qui ne s’élevait qu’au 100e du revenu territorial ? Loin de concevoir des craintes à l’ouverture d’une campagne, les Français engageraient volontiers une portion de leur capital en gageure que leur Empereur aura la victoire ; ils ne concevaient donc pas le moindre doute sur la rentrée du faible emprunt dont il s’agit. Cependant l’Agiotage sut faire éclater les signes d’une défiance universelle et décréditer la Banque, parce qu’elle remplissait le vœu de tous les Français en secondant les efforts de leur digne Chef.

Il est donc une Puissance qui se joue de l’ascendant des héros comme de l’opinion des peuples : c’est l’Agiotage, qui dirige à son gré tout le mécanisme industriel ; il livre les Empires à la merci d’une classe parasite, qui n’étant ni propriétaire, ni manufacturière, ne tenant qu’à son portefeuille, et pouvant d’un jour à l’autre changer de patrie, est intéressée à désorganiser chaque contrée et bouleverser alternativement chaque branche d’industrie. Et lorsqu’on voit nos théories économiques entretenir ces fléaux, l’Agiotage, l’Accaparement, la Banqueroute, etc., qui déchirent sans relâche tout le Corps Industriel, qui se jouent des Souverains même et de la confiance qu’ils inspirent aux Peuples ; lorsqu’on voit, dis-je, ces infamies et tant d’autres qu’engendre le système de licence commerciale, aucun écrivain n’a le courage de dénoncer cette ridicule science économique, de condamner en masse tout le mécanisme commercial, et de proposer la recherche d’un nouveau procédé pour les relations industrielles ! Chacun fléchit bas-