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puissants des Philosophes et des Moralistes : — Question purement scientifique.

2o Nous posons également en fait que, dans l’ordre des Relations d’Amour, Fourier appelle Bien et Mal ce que le Sens Commun et les Moralistes eux-mêmes appellent Bien et Mal, à l’exception seulement du changement ou de la pluralité des affections que les Moralistes considèrent, dans ce seul ordre de Relations, comme des faits mauvais en eux-mêmes, qu’ils identifient avec le Mal, dont ils font enfin des Vices absolus.

Or, nous portons défi à qui que ce soit de prouver, par des raisons naturelles, philosophiques ou scientifiques, ce qui revient au même, que le changement ou la pluralité de liens en Relations d’Amour constituent des faits mauvais en eux-mêmes, des faits vicieux ou criminels. Dès lors, si ces faits ne sont, en eux-mêmes, ni vicieux ni criminels, s’ils ne sont attaquables qu’au point de vue des conséquences mauvaises qu’ils peuvent entraîner et qu’en effet ils entraînent fréquemment dans l’état actuel des Choses, comment pourrait-il y avoir immoralité à rechercher des Dispositions au moyen desquelles ces faits (dont il est absolument impossible d’empêcher la production au sein des sociétés humaines) se développeraient régulièrement et sans entraîner des conséquences mauvaises, des désordres considérables, des Vices détestables, et souvent même les Crimes les plus odieux ?

Que les hommes d’Intelligence et de Bonne Foi méditent cette courte Dissertation et prononcent sur l’Immoralité de la Théorie de Fourier.